La présente étude examine les solidarités intergénérationnelles à partir des données de l’enquête PSELL-2/2002. Elle s’inscrit à l’intérieur du projet Relations entre générations au Luxembourg : solidarité, ambivalence, conflit ?, financé par le Fonds national de la Recherche dans le cadre de son programme Vivre demain au Luxembourg et mené conjointement par l’Université du Luxembourg et le Centre d’Études de Populations, de Pauvreté et de Politiques Socio-Économiques (CEPS). Elle porte plus spécifiquement sur les transferts financiers reçus par les jeunes ménages et vise à mesurer la fréquence et l’ampleur de ces transferts et à dégager les principales caractéristiques des ménages bénéficiaires. Cinq types de transferts sont étudiés, soit l’aide à l’accession au logement, les transferts réguliers, les transferts occasionnels, les donations et les héritages et les prêts et les garanties. Les résultats témoignent de fréquents transferts financiers effectués par la famille au profit des jeunes ménages. Ils montrent que les différentes formes de transferts financiers s’inscrivent dans des logiques différentes, certaines d’entre elles s’adressant plus spécifiquement aux ménages économiquement les moins favorisés, alors que d’autres profitent davantage aux ménages les plus nantis. Ils révèlent également que les transferts financiers ne sont pas toujours désintéressés et qu’ils s’inscrivent parfois dans une logique d’échange entre donateur et donataire. Cette étude participe au débat actuel entourant les solidarités intergénérationnelles dans un contexte de vieillissement démographique. Elle montre que, si les transferts financiers à l’intérieur des familles participent à un certain rééquilibrage intergénérationnel, ils accentuent en revanche les inégalités intragénérationnelles. Ce fait nuance fortement l’idée selon laquelle la solidarité familiale serait un gage de cohésion sociale.