Depuis 1997, le CEPS/Instead a introduit dans le questionnaire adressé au panel socio-économique Liewen zu Lëtzebuerg (PSELL) une série de questions relatives à la formation professionnelle continue. Combinées à celles relatives à la formation initiale, ces questions nous permettent de dresser un bilan complet sur le niveau d’instruction et de compétences de la population résidant au Luxembourg. Dans une période où des réflexions sont menées au niveau national et européen sur le maintien des compétences tout au long de la vie active afin de favoriser le maintien en activité, cette étude présente l’intérêt de cibler les populations faiblement qualifiées exposées à un retrait prématuré du marché du travail. Concernant la formation initiale, l’intérêt d’une ?bonne? formation (ou, à tout le moins, le risque de ne pas s’en doter) n’est pas toujours perçu au moment où il est pertinent de s’y consacrer. Pourtant, une formation initiale élevée favorise l’activité et la situation sur l’échelle des professions. Les individus apparaissent d’autant mieux formés qu’ils sont jeunes, Luxembourgeois ou originaires de l’Union Européenne hormis le Portugal et que leurs pères exerçaient des professions dites supérieures. Les dernières générations de femmes ont des niveaux de formation comparables à leurs homologues masculins. Toutefois, elles sont moins nombreuses dans les filières techniques. Concernant la formation professionnelle continue, la question à laquelle nous tentons de répondre est la suivante : cette formation, telle qu’elle est prodiguée au Luxembourg, offre t-elle une seconde chance de formation aux individus ne s’étant pas suffisamment investis dans la formation initiale? Ses objectifs sont clairement axés sur les besoins d’adaptation de la main-d’œuvre aux tâches de l’entreprise. En ce sens, elle est souvent l’occasion d’une ascension professionnelle. Toutefois, une bonne formation initiale apparaît comme un prérequis indispensable car les individus qui bénéficient le plus fréquemment de cours de perfectionnement sont ceux qui, dès le départ, avaient les meilleures qualifications. Par ailleurs, les inactifs et les chômeurs ont un accès très restreint à la formation professionnelle continue. Les individus les moins qualifiés à la sortie de leur formation initiale ont donc de forts risques de le rester tout au long de leur vie active.