La présente étude a pour objectif de dresser un portrait du rapport que la population immigrante du Luxembourg entretient avec les syndicats, leurs modes d’action et leurs revendications. Partant du constat que les immigrants adhèrent moins aux syndicats que ne le font les non-immigrants, elle cherche plus spécifiquement à savoir dans quelle mesure la plus faible propension des immigrants à se syndiquer traduit des attitudes plus négatives vis-à-vis des syndicats et des diverses formes d’action collective et examine jusqu’à quel point elle s’inscrit dans le cadre d’une moindre participation sociale générale des immigrants. Distinguant ensuite trois thèmes susceptibles d’être abordés par les syndicats – à savoir les conditions de travail, l’avenir du système de pension luxembourgeois, ainsi que l’Union européenne et son élargissement – l’étude tente de savoir si les immigrants se caractérisent par des revendications particulières. Les résultats rendent compte de différences importantes entre les immigrants et les nonimmigrants, mais également entre les groupes d’immigrants eux-mêmes. Ces différences sont largement attribuables aux caractéristiques sociodémographiques des groupes d’immigrants mais une part non négligeable d’entre elles semblent provenir d’autres facteurs restant encore à examiner. L’étude conclut par conséquent sur la nécessité d’investigations plus poussées pour mieux saisir les spécificités des relations que les groupes d’immigrants entretiennent à l’égard de la syndicalisation et de l’action collective.