La présente thèse de doctorat s’intéresse à la famille, et plus particulièrement au parent dans le domaine de la protection de la jeunesse. Ce domaine porte sur la prise en charge de situations de vulnérabilité qui peuvent engendrer des impacts négatifs sur le développement de l’enfant. A l’inverse, la notion de résilience permet la perspective sur une trajectoire familiale qui compense le danger pour le développement de l’enfant et le fonctionnement familial.
Prenant appui sur l’intérêt du projet de recherche, les fondements théoriques abordent la définition et l’opérationnalisation des notions de parentalité, de vulnérabilité, de résilience et de trajectoire qui permettra la conciliation des différents concepts.
Sur la base de quatre questions de recherche, l’argumentation de cette thèse est développée dans le but d’offrir un cadre de réflexion aux réponses élaborées aussi bien par les services d’aides que par les familles elles-mêmes face aux difficultés rencontrées, tenant compte des particularités liées au contexte luxembourgeois.
La première question de recherche vise à caractériser l’interaction des acteurs de la protection de la jeunesse au Luxembourg afin de retracer les évolutions dans ce domaine en termes d’approches, notamment celles centrées sur les difficultés rencontrées par la famille. L’étude menée propose une représentation du contexte luxembourgeois par une analyse de discours sur la protection de la jeunesse. Cette analyse permet de révéler l’interaction des acteurs dans une approche dite top-down, c’est-à-dire une approche principalement dirigée du haut vers le bas, et propose enfin des perspectives pour améliorer le fonctionnement de ce système d’intervention sociale.
La deuxième question de recherche vise l’identification des facteurs liés au parent confronté à une situation vulnérable dans le processus de résilience familiale. L’étude aborde une revue exhaustive de la littérature anglophone, francophone et germanophone et est cadrée par une méthode de métasynthèse qualitative. L’étude définit la conception de la résilience familiale et détermine les facteurs parentaux dans ce processus de résilience familiale.
Enfin, les deux dernières questions de recherche portent sur les cas concrets de familles touchées par la vulnérabilité et qui, par conséquent, sont encadrées par la protection de la jeunesse au Luxembourg. L’étude dirigée se base sur la documentation des enquêtes sociales menées par le Service Central d’Assistance Sociale (SCAS) au cours des années 2006, 2009 et 2012 et offre un regard de réflexion sur l’évolution de ce travail social. Par une méthode de recherche quantitative, l’étude descriptive et exploratoire vise à caractériser les familles concernées par le signalement et la réalisation d’une enquête sociale et permet de révéler certains facteurs de vulnérabilité et de résilience de ces familles.
Le travail de thèse termine par la proposition d’un bilan qui synthétise et met en relation les différents résultats obtenus concernant les trajectoires familiales dits vulnérables dans le contexte de protection de la jeunesse et leur potentiel de résilience familiale. Les sujets de discussion portent sur la méthodologie d’analyse secondaire sur laquelle repose chacune des trois études menées et les spécificités du Grand-Duché de Luxembourg. Pour clore, nous dressons le bilan des connaissances acquises suite à la réalisation de ce projet de recherche et proposons plusieurs perspectives pour le champ d’action sociale concerné.