La Grande Région et le phénomène du travail transfrontalier revêtent pour l’économie luxembourgeoise une importance telle que le Conseil économique et social (CES) a estimé devoir y consacrer une série d’avis dont le présent texte constitue la base. Il entend décrire cet apport vital au paysage économique et social du Luxembourg, avant de se pencher plus en détail sur des questions plus spécifiques, telles que la fiscalité, la sécurité sociale, l’aménagement du territoire ou encore des sujets relatifs au droit du travail. Les travailleurs frontaliers contribuent de manière prépondérante à l’économie luxembourgeoise dont ils dépendent et qu’ils font vivre. Leur implication dans l’économie est profonde et ne se limite pas au seul marché de l’emploi. Sur la toile de fond de cette interaction positive pour tous les concernés dans la Grande Région, le travail transfrontalier, par son rythme et son ampleur, induit naturellement des enjeux majeurs à plusieurs niveaux.
D’un point de vue économique et démographique, le Luxembourg a besoin de personnel hautement qualifié pour maintenir sa compétitivité. Jusqu’à présent, il l’a puisé dans les « réservoirs » de main-d’œuvre de la Grande Région. Or, la complexité et la sophistication des services offerts, avant tout dans le secteur tertiaire, requièrent des profils très particuliers qui n’y sont plus disponibles. Au vu des mutations projetées, on pourra assister à une recomposition des flux frontaliers, avec toutes les conséquences que cela aura sur la mobilité transfrontalière.